Parlez-vous chien ?

Chez caniscat.fr, nous nous sommes demandé si les humains qui adoptent un chien connaissent le langage chien. Nous avons donc interrogé deux éducatrices, comportementalistes canins : Mme Marie Thé GUEGAN (http://aimetesanimaux.com)  et Mme Justine GUILLEMOT (https://justecanin.com) toutes les deux installées à l’Isle sur la Sorgue dans le Vaucluse. Lorsque nous adoptons un chien, provenant d’un éleveur ou d’un refuge, nous considérons qu’il comprend notre langage. Mais imaginez, comme le dit Marie-The GUEGAN que vous arriviez en Chine sans connaitre la langue du pays. C’est pareil pour nos chiens.

Laissons-leur le temps de nous comprendre et de comprendre ce que nous attendons d’eux.

Vous souhaitez adopter un toutou, quel doit être votre critère de choix ?

Son pelage doux ? Son prix, il est en solde ? C’est celui-là qui plait à votre petit dernier de 5 ans ? Cette race, parce que votre mère a le même ? Pire, on vous l’a offert en cadeau de Noêl alors que vous n’aviez pas fait part de votre souhait d’avoir ce type de chien ! Vous avez compris que ce sont bien entendu des motivations de choix à bannir absolument. Elles ne sont pas valables pour le bien-être de votre animal et du vôtre. Pourtant, ce sont bien ces critères qui nous font craquer le plus souvent pour un chien. Justine GUILLEMOT pense plutôt que nous devons nous poser ces questions : Je vis comment ? Je veux un chien pourquoi faire ? Quelles sont les contraintes que je suis prêt à accepter et quelles sont celles pour lesquelles ce n’est pas possible pour moi ? Quel est le budget mensuel que je suis prêt à consacrer à mon futur toutou ?

Si vous vous posez les bonnes questions et si vous y répondez franchement,

vous trouverez alors le chien qui saura s’adapter à votre vie.

La race du chien a-t-elle son importance dans mon choix de compagnon pour la vie ?

D’après Mme GUEGAN, la race n’est pas vraiment le critère de choix prioritaire. Dans une portée, tous les chiots ont des caractères différents. D’après elle, mieux vaut un border collie dans un grand appartement à PARIS sorti régulièrement, plutôt qu’un chien dans un grand territoire dont on ne s’occupe pas. Oui mais, ajoute Mme GUILLEMOT ne pas oublier qu’un border collie a un instinct prédateur, et dans une ville avec des vélos et des piétons, son instinct est mis à rude épreuve !

Un comportementaliste canin professionnel peut-il prédire en regardant

un chiot son comportement futur ?

Un comportementaliste canin ne peut pas en ¼ d’heure vous dire comment sera le chien dans l’avenir. Il y a 3 étapes à prendre en compte :

• La petite enfance, c’est un chiot: Pendant les 6 premiers mois de sa vie, il va apprendre à travers vous. Vous serez son seul référentiel. D’où l’importance de bien l’accompagner pendant ses premiers mois et ne pas lui laisser prendre de mauvaises habitudes
• L’adolescence : Le chien va commencer à découvrir son environnement en dehors de l’humain. Il peut changer de comportement. La peur apparait de certains bruits peut arriver.
• L’âge adulte: Le chien a compris sa place et son rôle.

En résumé, c’est la personne qui vous vend ou qui vous donne le chien qui a pu observer ce chien,

qui est à même de vous parler du comportement du chien et de sa personnalité.

Comment faire pour éduquer son chien ?

Beaucoup d’éducateurs chiens le disent, ce ne sont pas les chiens que nous éduquons, mais leurs maitres, les humains. Nous apprenons aux humains à comprendre leur chien. Notre métier de comportementaliste médiateur consiste à être l’intermédiaire entre l’humain et l’animal.

Selon Mme GUEGAN, il y a deux méthodes :

1. La méthode douce, mais il faut de la patience. Le Travail est progressif et long, mais l’animal apprend par le jeu et la récompense. Cette méthode génère entre l’animal et l’humain un lien de confiance et d’amitié pour la vie.
2. La méthode coercitive, donne des résultats rapides mais maltraite le chien. Nous ne parlerons pas de cette méthode qui ne correspond pas à nos valeurs. Elle oblige l’animal par la force à se soumettre (via des colliers étrangleurs par exemple). Malheureusement, de nombreux humains y ont recours parce que c’est plus rapide.

Faut-il faire appel à un spécialiste de l’éducation du chien pour nous aider dans l’apprentissage des relations avec notre chien ?

Que ce soit pour un chiot ou un chien adulte de refuge, la méthode est identique parce que c’est la base. Pour un chiot, c’est plus facile, on est dans l’apprentissage. Il n’y a pas de passé. Pour un chien adulte, il faut déconstruire avant de reconstruire. C’est long mais bénéfique. Le message envoyé au chien est le suivant : « ce que tu fais n’est pas adapté à notre vie, mais regarde, si tu fais comme ça, on est content ». La récompense alimentaire pour chaque bonne posture permet une éducation simple, dans le jeu et la bonne humeur, ce qui crée une connivence entre le chien et l’humain. Selon Justine GUILLEMOT, il est important de savoir décrypter par étapes les comportements de l’animal pour apporter une réponse juste aux propriétaires et de régler leur problème. Les méthodes d’éducations animalières changent. Des études menées par des éthologues via le CNRS notamment publient leurs résultats et sont exploités par les professionnels de l’éducateur canin. Un bon éducateur canin va régulièrement en formation. Alors, parlez-vous chien ?